Phantom of the Paradise, un grand film méconnu

Phantom of the Paradise est un film réalisé par Brian de Palma et sorti en 1974. Entre rock, histoire d’amour et satire de l’industrie, cette histoire ne vous laissera pas indifférent.

Roll on thunder, shine on lightnin’

Le film nous propose de suivre un ensemble de personnages évoluant dans l’industrie musicale rock des années 70, parmi lesquels :

  • Swan, à la tête de la maison de disques Death Records, qui a redéfini la scène musicale de son époque et est présenté comme une légende.
  • Winslow, jeune compositeur qui rêve de se faire remarquer avec sa cantate de Faust mais n’a pas le charisme suffisant pour être mis en avant.
  • Phoenix, jeune chanteuse espérant se faire découvrir pour ses talents de chanteuse et qui sera confrontée à une industrie dure et sexiste.

Ces personnages vont se croiser, avec d’autres, pour présenter « l’histoire d’une musique, de l’homme qui l’a créée, de la fille qui l’a chantée, du monstre qui l’a volée et du fantôme qui hante le Paradise », nouveau temple du rock créé par Swan, comme le résume la bande annonce.

The days are long and the nights are frightnin’

Le film adapte librement des références littéraires. La plus évidente est le Fantôme de l’opéra. Au-delà des similarités entre les titres, les deux œuvres partagent l’histoire d’un homme au physique repoussant hantant un lieu de culture, terrorisant la population qui s’y produit à l’exception d’une jeune femme, dont le personnage tombe amoureux et qu’il souhaite mettre en avant.

Une autre des références dont s’inspire le film est Faust. En plus d’en faire le sujet principal de la Cantate composée par Winslow et qui est au cœur de l’histoire, les deux récits présentent des personnages qui, désespérés par une situation à laquelle ils ne trouvent pas de solution, vendent leur âme au diable. Vient alors une subtile et lente descente aux enfers durant laquelle tout espoir finira abandonné. Les motivations sont diverses, mais à partir de ce moment aucune fin heureuse ne peut être attendue.

Le Portrait de Dorian Gray doit enfin être cité. Le concept derrière l’œuvre d’Oscar Wilde est ici brillamment adapté pour justifier l’omniprésence de l’image et des caméras à l’écran. Il est impossible de développer davantage sans divulgâcher une partie de l’intrigue, mais ces différentes références littéraires s’entremêlent avec brio pour former une histoire cohérente et surprenante.

Nothing matters anyway and that’s the hell of it

Au service de ce récit, le talent de Brian de Palma est à mettre en avant. Le film jouit d’une mise en scène et d’une esthétique uniques et réussies qui ont pu inspirer d’autres œuvres par la suite (par exemple, l’esthétique du fantôme du Paradise inspirera le design du personnage de Femto dans le manga Berserk de Kentarō Miura).

Les musiques, éléments importants dans ce type de films, sont sublimes. Composées par Paul Williams, qui joue également Swan, elles sont brillamment interprétées par ce dernier comme par le casting. Et on ne peut que tomber sous le charme de chansons telles que Old souls interprétée par Jessica Harper.

En bref, si vous êtes à la recherche d’une satire de l’industrie rock des seventies, bien écrite, bien réalisée et avec une bande son diversifiée et plaisante, ce film est à découvrir absolument.

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